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Bernard Maris
(1946 - 2015)
Pour aller à l'essentiel
« Cette absence de contact entre les hommes autre que par le truchement de prix des biens, définit une sorte de monde glacé, lunaire, définitivement matériel, sans mimétisme, envie, contagion, affectio societatis, sensualisme quel qu'il soit. A contrario les conventionnalistes s'intéresseront aux routines, histoires, coutumes d'un monde industriel ou domestique, étrangères au monde walrasien où les agents sont « séparés rigoureusement » (Orléan, 1989 p. 261), et fixent, sans jamais se regarder, le commissaire-priseur. Dans cette planète morte, où « les agents ne se parlent pas » (Dupuy, 1989, p. 370), le marché a sa fonction parétienne non d'allocation, mais de réallocation des ressources : s'il y a bien une chose que le marché walrassien ne sait pas faire c'est créer, notamment des marchandises. »
Dans « Les figures du marché et le champ de l’économie des convention » publié aux Cahiers d'économie politique (1996)
« Il faut aussi taxer et surtaxer les banques. Les banques sont les seules institutions ayant le pouvoir de fabriquer de l’argent (oui, parfaitement ! fabriquer de l’argent à tire-larigot, leur seule limite est le bon vouloir de la BCE) et de gagner de l’argent avec l’argent qu’elles fabriquent ! C’est-y pas un peu honteux ? « Oui, mais si il gna-gna-gna on taxe les banques, elles vont partir ! » Qu’elles se barrent ! Qu’elles se barrent ! Vous croyez que les gogos des Banques populaires, spoliés par Natixis, ont envie que Natixis reste en France pour les recocufier ? Les déposants dans les Banques populaires, caisses coopératives, n’ont que faire des désirs spéculatifs morbides des dirigeants qui, voulant se faire arroser comme des pétroliers, ont ruiné leurs déposants. Il faut surtaxer les banques. Et surtaxer les cadres dirigeants des banques. Il faut dégoûter les jeunes d’aller dans les salles de marché. Que les ingénieurs reviennent chercher dans les usines, au lieu de spéculer sur les risques qu’ils fabriquent et amplifient eux-mêmes ! »
Dans « 1 5000 milliards d’euros de dette, et alors ? », Charlie Hebdo, 7 avril 2010
« 1. Si les gens sont des fabricants de mines antipersonnels, oui, au chômage, et vite. Idem s’ils fabriquent des pesticides, des Porsche ou autres saloperies polluantes.
2. Bien entendu, les gens doivent travailler pour bouffer, dormir, lire, s’éduquer, voir des films, écouter de la musique, etc. Pas pour circuler en Ferrari dans Paris (ni même ailleurs) ou en yacht à 65 millions d’euros en Méditerranée comme Bouygues.
Dans « Les figures du marché et le champ de l’économie des convention » publié aux Cahiers d'économie politique (1996)
« Il faut aussi taxer et surtaxer les banques. Les banques sont les seules institutions ayant le pouvoir de fabriquer de l’argent (oui, parfaitement ! fabriquer de l’argent à tire-larigot, leur seule limite est le bon vouloir de la BCE) et de gagner de l’argent avec l’argent qu’elles fabriquent ! C’est-y pas un peu honteux ? « Oui, mais si il gna-gna-gna on taxe les banques, elles vont partir ! » Qu’elles se barrent ! Qu’elles se barrent ! Vous croyez que les gogos des Banques populaires, spoliés par Natixis, ont envie que Natixis reste en France pour les recocufier ? Les déposants dans les Banques populaires, caisses coopératives, n’ont que faire des désirs spéculatifs morbides des dirigeants qui, voulant se faire arroser comme des pétroliers, ont ruiné leurs déposants. Il faut surtaxer les banques. Et surtaxer les cadres dirigeants des banques. Il faut dégoûter les jeunes d’aller dans les salles de marché. Que les ingénieurs reviennent chercher dans les usines, au lieu de spéculer sur les risques qu’ils fabriquent et amplifient eux-mêmes ! »
Dans « 1 5000 milliards d’euros de dette, et alors ? », Charlie Hebdo, 7 avril 2010
« 1. Si les gens sont des fabricants de mines antipersonnels, oui, au chômage, et vite. Idem s’ils fabriquent des pesticides, des Porsche ou autres saloperies polluantes.
2. Bien entendu, les gens doivent travailler pour bouffer, dormir, lire, s’éduquer, voir des films, écouter de la musique, etc. Pas pour circuler en Ferrari dans Paris (ni même ailleurs) ou en yacht à 65 millions d’euros en Méditerranée comme Bouygues.
Que faire, alors ? Quels métiers ? La réponse est assez simple : tout ce qui peut économiser de l’énergie, donner envie de consommer moins, permettre d’entretenir les inactifs, qui seront de plus en plus nombreux du fait de l’allongement de l’espérance de vie. L’humanité n’élimine pas les faibles ; c’est, pensait Darwin, ce qui fit son avantage comparatif décisif, sa force par rapport aux autres espèces, qui laissent supprimer les faibles. (…) Il faut pour reprendre une expression de Castoriadis « décoloniser l’imaginaire » ; passer d’un imaginaire de la gabegie et de l’hubris à un imaginaire du repos, de la réflexion, de la méditation… sauf que nous terminerons sur cette note pessimiste, l’humanité a toujours déifié les accumulateurs et les gloutons. Versailles est une gloutonnerie. Un énorme gâteau suintant de crème et de beurre, pour un seul consommateur, Louis XIV. (…) Tous les jours s’accumulent dans votre tête des pubs pour les bagnoles. Sauf, sauf… si catastrophe. Ah ! Après Fukushima, les Nippons n’ont pas mis vingt ans à abandonner le nucléaire. »
Dans « Au régal des gloutons », Charlie Hebdo, 28 mars 2012
Quelques publications
1975 - La distribution personnelle des revenus : une approche théorique dans le cadre de la croissance équilibrée1990 - Des économistes au-dessus de tout soupçon
1998 - Ah Dieu ! Que la guerre économique est jolie ! (avec Philippe Labarde)
1998 - “North-South: The Money of the Rich and the Money of the Poor”
1999 - Keynes ou l’économiste citoyen
2003 / 2006 - Antimanuel d’économie : les fourmis (T1) et les cigales (T2)
2009 - Capitalisme et pulsion de mort - Freud et Keynes (avec Gilles Dostaler)
2010 - Marx, ô Marx, pourquoi m'as-tu abandonné ?
Et aussi
1991 - Les sept péchés capitaux des universitaires1995 - Pertinentes questions morales et sexuelles dans le Dakota du Nord
2013 - Journal d’un économiste en crise
2014 - Houellebecq économiste